mercredi 11 mars 2009

Résister ?

Abusée, violée, avortée et fille d’excommuniée alors que son âge n’aligne pas encore deux chiffres au compteur. On ne part pas à égalité dans l’existence, c’est le moins que l’on puisse dire. J'espère que cette petite fille brésilienne dont je ne connais pas le nom, croisera un jour sur sa route, la notion de "résilience" ; elle risque d'en avoir besoin !

Faut-il chercher à comprendre la décision et les propos d’un évêque brésilien et de son compère cardinal à Rome qui ne semblent même pas se souvenir de la doctrine morale classique du moindre mal ? En jonglant méticuleusement avec leur argutie théologico-casuististique, on finirait sans doute par leur donner raison, comme pour ce prêtre nantais qui a récemment refusé un baptême, comme pour ce pape docteur es-désexcommunication. Et puis de toutes façons, ils ont le pouvoir ! Alors...

Pourtant en moi grandit une gène jusqu’au ras-le-bol ; plus envie de discuter. Quand le sens contredit le bon sens, la parole devient orpheline, et nous découvrons qu’il nous faut peut-être désapprendre à être gentils.

Car, après tout, qu’avons-nous fait depuis toutes ces années, sinon chercher coûte que coûte à avancer en ecclésialité : refuser les armes de nos adversaires, ne pas céder à la tentation des dénonciations anonymes, des pressions morales, politiques ou… physiques ; l’un des nôtres est bien placé pour le savoir, qui s'est trouvé un jour séquestré dans sa sacristie, le temps d'une messe en latin expédiée manu militari, l'expression n'étant pas excessive !

A l’image des chrétiens de St Nicolas du Chardonnet - les vrais, virés comme des malpropres il y a trente-deux ans - nous nous réveillons aujourd’hui avec la désagréable impression d’être un peu les cocus de l’histoire.

Alors que faire ? Comment réagir ? Je ne sais pas très bien. De l'Evangile, j'entends l'appel à la fraternité universelle et je continuerai d'y croire et de militer pour. Dans le même temps, ayant bien peur qu'un seuil soit en train d'être franchi dans notre Eglise et dans notre société. j'entends l'appel à "résister". Il me vient d'une de mes « maîtres-à-vivre », Geneviève Anthonioz de Gaulle.

Comment ? Je ne sais pas trop… Si vous avez des idées, je suis preneur, dans la petite case "commentaires" ci-dessous !

2 commentaires:

carolyne a dit…

Merci pour ce message et ces paroles qui fond chaud au cœur dans un contexte de grande froidure soufflée par notre Eglise-Institution...
Le Droit, la Règle, la Loi, on dirait qu'ils ne connaissent que ça ! Et malgré tout, eux qui semblent experts es-Péché et docteurs es-Mal, n'ont-ils rien à dire concernant le fameux beau-père qui est à l'origine de tout ce drame ?... Lui ne semble pas concerné par cette affaire et a évité l'excommunication !
"En moi grandit une gène jusqu'au ras-le-bol". "J'entends l'appel à résister"... Oh oui, mais les mots sont faibles pour dire la colère et la souffrance qui nous rongent, et notre envie de réagir. Nous sommes bien désarmés dans ce combat inégal, et bien malin qui peut dire comment résister.
Mais nous savons bien que marche à nos côtés, discrètement, ce Jésus qui n'a pas voulu se défendre et qui a choisi pour seules armes l'Amour et le Pardon. "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."
"Résiste, prouve que tu existes", dit une chanson. Nous n'avons rien à "prouver" pour exister aux yeux de Dieu, et je pressens qu'Il nous souffle quelques idées pour résister : plongez dans la Bonne Nouvelle de l'Evangile et semez ces graines d'Amour, de Joie, de Pardon et de Paix, toutes petites et bien enfouies, mais qui donneront la plus belle des plantes...
Carolyne

"Le matin vient" a dit…
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