mardi 27 octobre 2009

Jessica

De Marcel, un collègue oblat à Orly, ce "petit rien" :

Au 3ème étage de mon immeuble, habite un couple avec deux enfants dont une jeune fille d’une vingtaine d’années, handicapée mentale profonde.

Le samedi, quand elle rentre de son centre d’Alfortville accompagnée de sa maman, elle crie très très fort. Souvent, je la rencontre avec sa maman quand elle rentre du centre. Avant ce fameux samedi matin, je les saluais, sans plus, alors que les cris de la jeune fille m’impressionnaient.

Un jour, j’entends sa mère lui dire : « Alors, tu viens, Jessica ». La semaine suivante, je rencontre de nouveau Jessica et sa maman et je dis : « bonjour Jessica ! » Aussitôt la maman me regarde, étonnée. Moi : « Oui je connais le prénom de votre fille ; j’ai entendu dernièrement que vous l’appeliez « Jessica ».»

Du coup, la maman se met à me parler de Jessica, de son centre, des vacances où elle aime aller en Normandie avec d’autres jeunes handicapés. Elle me parle aussi de son plus jeune frère, Illian, en classe à l’école Paul Eluard. Et elle me dit : « vous savez, quand Jessica crie à son retour du centre, c’est qu’elle est heureuse ; elle exprime sa joie ».

Moi : « Eh ! bien merci de me dire ça, je ne vais plus l’entendre de la même manière quand elle rentrera de son centre ». Parabole de vie